Dumbphones Guillaume Bertrand
Les dumbphones, version low-tech de nos vénérés smartphones, font tout comme leurs aînés. Ils permettent de communiquer, de jouer, de créer des images. Mais pour interagir, il faut se mettre en mouvement. L’utilisateur doit donc marcher le nez collé à son écran pour utiliser les dumbphones, au risque de se retrouver face à l’un de ses congénères, possiblement filant à vive allure le nez plongé dans son propre écran.
Par une légère modification du mode d’interaction (au lieu de déplacer le doigt sur l’écran, il faut déplacer son corps dans l’espace urbain), les dumbphones créent l’image déroutante de personnages insensibles à leur environnement extérieur, aux déplacements erratiques. Une manière de questionner le paradoxe du smartphone, objet de communication et d’ouverture aux autres, au monde, mais qui nécessite de se plonger dans un cocon technologique et de s’isoler des sensations extérieures.
Production > Association Juste Ici, soutenue par l’Espace Multimedia Gantner
Guillaume Bertrand
Bidouilleur et artiste numérique, pilier de fablab et pédagogue, amateur de croisements, de collaboration entre artistes et autistes, entre chercheurs et auteurs, entre image et espace et public, Guillaume Bertrand est une sorte de multi-instrumentiste numérique. C’est afin de croiser de nouvelles compétences, de collaborer avec d’autres et de travailler sur de nouveaux projets, qu’il a co-fondé fin 2012, le hacklab 3615 Señor à Besançon, dans l’esprit des communautés open-source et du logiciel libre.